Tour de Milandre

LA TOUR DE MILANDRE

Elle constitue un élément de la toile de fond du village de Boncourt. On l’aperçoit en arrivant de France ou de Suisse, émergeant des frondaisons au sud de la localité. Depuis des siècles, elle attire les regards et excite aussi l’esprit de recherche des historiens. Symbole d’une grandeur passée, construite sur l’ultime plissement de la chaîne du Jura, à l’extrémité d’un éperon de rocher, la tour est un poste d’observation idéal. L’aisance avec laquelle on surveille de son sommet l’entrée de la vallée de l’Allaine et la Trouée de Belfort en a fait un point stratégique incomparable. Large de près de dix mètres, elle s’élève à une vingtaine de mètres. L’épaisseur de ses murs atteint trois à quatre mètres à la base. La tour et le château attenant ont été construits dans la seconde moitié du XIIIe siècle. Ils ont appartenu d’abord au comte de Montbéliard, puis au prince-évêque de Bâle Henry d’Isny dès 1283.

Ce monument, encore imposant, menaçait de tomber en ruines, rongé par la végétation, dégradé par les intempéries, pillé par les hommes amateurs de belles pierres. En 1988, par respect du passé, mais aussi pour exprimer leur confiance en l’avenir, les Boncourtois ont fait procéder à une sérieuse restauration qui a permis de le conserver pour les générations futures. Le donjon sert aujourd’hui d’attraction touristique. La Tour de Milandre est accessible par les routes communales conduisant à l'ancienne ferme de Milandre et du lavoir. L’accès y est libre jusqu’au sommet (belvédère).

Certaines légendes, transmises de génération en génération, ont justement pour cadre cette tour et ses environs. Elles sont d’autant plus captivantes, fascinantes même, qu’à proximité se trouvent des grottes, et aussi la Bâme, caverne profonde qui sert de résurgence à des eaux souterraines intermittentes. C’est à cet endroit, dit-on, que la Fée Arie, se transformant en une vouivre (animal mythique), va se rafraîchir ou s’éloigner des humains incompréhensifs.

C’est là qu’elle cache son trésor aussi ! Mais qui percera le mystère ? Les spéléologues ont réussi à explorer toutes les grottes inférieures et la rivière qu’elles contiennent ... sans rencontrer la fée !