Histoire

Sans les postes de douanes, les voyageurs qui arrivent à Boncourt ne se rendraient pas compte qu’il existe une frontière entre la Suisse et la France.

Bien réelle, quoique peu apparente, la barrière politique n’empêche pas les frontaliers des deux pays d’entretenir des relations amicales fondées sur des affinités aussi anciennes que leur histoire.

Il y a plus de deux mille ans, la contrée était peuplée de Séquanes, proches voisins des Rauraques. Après sa conquête par Jules César, elle bénéficia des apports de la civilisation romaine, dont les vestiges se retrouvent ici et là. Envahie par les Burgondes, puis par les Francs, elle fut enfin incorporée au Saint Empire. Elle ne put échapper au morcellement féodal ni à l’enchevêtrement des droits des seigneurs de l’époque, si bien que le village de Boncourt se trouva placé dès la fin du XIIIe siècle dans la dépendance de deux souverains, le duc d’Autriche puis le roi de France d’une part et le prince-évêque de Bâle d’autre part. C’est à partir de 1780 seulement que le village tout entier releva de la principauté épiscopale, non seulement au plan politique mais aussi religieux, et qu’il en partagea intégralement le sort.

Aujourd’hui encore, la grande majorité des habitants est catholique. Il existe aussi une communauté réformée, formant une paroisse depuis 1939 et possédant sa propre chapelle.

Le développement de Boncourt est allé de pair avec celui de Delle, la petite ville voisine. A une époque relativement récente, la législation en matière de douanes a eu pour conséquence une diversification des ressources économiques. A côté de l’agriculture, toujours prospère, Boncourt a vu naître, au siècle passé, une tuilerie, des ateliers, des maisons de commerce, une brasserie et même une fabrique de choucroute. La création de la manufacture de tabac et cigarettes Burrus et son extension continue ont eu un effet vivifiant sur le développement du village et de la région voisine. 

Un peu plus sur Boncourt

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BONCOURT : L’EAU

I    SITUATION ORIGINELLE

La rivière Allaine déroule ses méandres en s’écoulant du sud au nord, dans la plaine alluviale, et coupe le village en deux.

L’eau de trois sources importantes se dirige vers la rivière toute proche : le Saivu, la Font et la Fontaine. Découverte et topographiée sur près de 12 km, une rivière souterraine, la Milandrine, a dissout le rocher en suivant une fissure. Elle provient du sud-ouest et alimente le Saivu. Un autre ruisseau invisible et inexploré, en provenance de l’ouest, surgit à la surface à la Font. C’est aussi un cours d’eau souterrain coulant depuis le nord-est, qui crée la Fontaine.

L’homme a remarqué l’abondance de cet élément dans la région. Il s’y est établi très tôt. L’Eau, c’est la Vie, car ce liquide est indispensable à l’existence des humains, des animaux et des plantes.

 

II  INTERVENTIONS DE L’HOMME

Les habitants ont su tirer profit de cette abondance :

ALIMENTATION

Ils ont utilisé d’abord l’eau des sources puis ils ont construit des citernes pour collecter l’eau de pluie, aux fermes et sur le Coteau. Ils ont creusé des puits de 3 à 4 m de profondeur dans la plaine. Pour le bétail, le Saivu alimentait le canal de “Sous-le-Mont” d’abord, puis les ruisseaux partant de ce canal le long des routes principales. Le précieux liquide s’écoulait devant les maisons. Des abreuvoirs y étaient installés et aussi le long de l’Allaine, ainsi que des emplacements en dalles de pierre pour la lessive. Lors de la construction de la ligne de chemin de fer, des passages “ sous-voie ” furent prévus pour permettre au lavandières et au bétail d’atteindre la rivière.

DÉBUT DE L’INDUSTRIE

Par déviations établies sur le cours de la rivière, alimentant trois canaux creusés, une partie de l’eau a fourni la force hydraulique nécessaire à deux moulins, une scierie et un martinet, celui-ci remplacé plus tard par une turbine.

Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, de nombreux autres canaux furent aménagés pour l’irrigation des prés afin d’augmenter la production des fourrages. Les mêmes canaux étaient aussi très utiles pour l’évacuation rapide des grandes eaux.

 

III INNOVATION BIENVENUE

En 1904 fut captée la source de la Font. L’eau sous pression arriva dans toutes les maisons par un réseau de conduites et grâce à un réservoir de 2x 250 m3 construit sur une colline, au Bois de la Côte. L’eau de la source y était poussée par une pompe puissante. L’un des réservoirs servait uniquement à la lutte contre le feu.

 

IV MODERNISATION

Le développement de l’industrie du village et l’augmentation de la population exigeaient un supplément d’eau. En 1953, un puits filtrant est creusé aux Lomennes, au sud du village, sur les conseils du professeur Hug de Zurich. L’eau de la nappe phréatique provient en grande partie du karst latéral de la vallée et un peu par des infiltrations de la rivière. La source de la Font fut abandonnée, son débit étant trop faible en période de sécheresse.

En 1958, une partie de l’eau de cette source est utilisée par la Fabrique de cigarettes pour son installation nouvelle de climatisation.

En 1960, la rivière est corrigée, canalisée, des digues devant garantir l’écoulement, même les crues. Tous les canaux sont supprimés à cette occasion, pour gagner des terres utiles à la construction et à l’agriculture.

En 1966, les fermes de la Queue-au-Loup sont reliées au réseau d’eau sous pression.

En 1972, un deuxième puits filtrant est construit, la consommation d’eau augmentant sans cesse. En même temps, un second réservoir d’une capacité de 2000 m3 est aménagé à proximité du premier. La population dispose ainsi d’une réserve suffisante pour un jour, au cas où l’installation électrique de pompage serait détruite par accident (par la foudre à Grandvillars).

En 2002, des travaux ont débuté pour modifier et élargir le lit de la rivière Allaine. Car même la surélévation de 0,5 m des digues s’avère insuffisante pour garantir une protection efficace des constructions lors de crues exceptionnelles.

A noter que tous les travaux indiqués ci-dessus ont été effectués chaque fois avec l’autorisation et sous le contrôle des autorités supérieures compétentes.